Ce que j’aurais aimé savoir avant de commencer l’escalade 

Quand on débute l’escalade, on s’imagine souvent qu’il s’agit uniquement d’un sport physique. Une affaire de force, d’endurance, de doigts en acier. Mais très vite, on découvre que grimper, c’est surtout résoudre des problèmes. Chaque voie est un casse-tête, chaque mouvement une hypothèse à tester, un chemin vers le sommet à inventer avec son corps. C’est ce mélange entre défi physique et jeu mental qui rend ce sport si unique… et si addictif.

Mais il faut l’admettre : quand on commence, il y a plein de choses qu’on ne sait pas encore. Et certaines peuvent surprendre, voire effrayer. Voici donc quelques réflexions – en toute humilité – sur ce que j’aurais aimé savoir avant ma première grimpe.

Que la peur fait partie du jeu (et c’est normal)

Qu’on grimpe en bloc ou en voie, la peur est souvent au rendez-vous. Peur de tomber, peur de se blesser, peur du vide… ou simplement peur de mal faire. Parfois, ce n’est pas tant le vertige qui nous paralyse que le manque de confiance en soi, ou en l’autre – cette personne au sol qui nous assure, qui tient notre vie entre ses mains. On vit avec des traumatismes fondés ou infondés, et c’est valide. Personne ne commence l’escalade sans appréhension. 

Et pourtant, l’escalade nous pousse justement à faire face à ces peurs. À apprendre à les apprivoiser. À en parler, surtout. Parce qu’une bonne communication avec ses partenaires est essentielle. Nommer ses craintes, c’est déjà les désamorcer un peu. Et ça crée un lien fort, basé sur l’écoute et la confiance. 

Et quand on identifie ses peurs, on peut aussi les travailler. Le vertige par exemple, ça se travaille. Petit à petit, à force d’essayer de le combattre, on peut s’en débarrasser. Ça demande de se dépasser et de sortir de notre zone de confort, certes. Mais une fois qu’on a passé ce stade, on n’en ressort que plus vaillant•e. 

Que c’est plus qu’un sport social  

Oui, on est seul·e sur le mur. Mais on ne grimpe jamais vraiment seul·e. On grimpe en équipe. Avec celle ou celui qui assure. Avec les gens autour qui observent, conseillent, encouragent, rient avec nous après une zipette peu glorieuse.

L’escalade, c’est aussi les retrouvailles au gym, les sessions improvisées en extérieur dès que le soleil pointe, les roadtrips planifiés autour d’un topo qui fini en aventure épique, des heures à imaginer le voyage d’escalade parfait et des soirées à le raconter aux ami•es une fois vécu. C’est une communauté. Et pour beaucoup, c’est un mode de vie qui finit par se glisser dans tous les recoins du quotidien.

Que la vérification c’est cool : le réflexe qui sauve

Si j’avais su dès le départ l’importance capitale de la vérification réciproque, j’aurais peut-être évité bien des sueurs froides.

Avant chaque montée en voie, on vérifie les harnais, le nœud en huit de la personne qui grimpe et le système d’assurage de son partenaire. On vérifie aussi le matériel : est-ce que la corde est en bon état ? Le casque bien ajusté ? Est ce qu’on a le même vocabulaire ? Qu’est ce que j’ai l’habitude de faire en cas de chute, quand je suis en haut de la voie. 

Et on vérifie ensemble. Ce n’est pas un geste de débutant, c’est un réflexe de grimpeur·se responsable.

Que le bloc et la voie ce sont deux mondes différents

Beaucoup commencent l’escalade en bloc, d’autres en voie. Les deux pratiques sont complémentaires mais très différentes.

Le bloc, plus court, se grimpe sans corde, avec des matelas au sol. Il permet de travailler la puissance, la technique et l’intuition.

La voie, plus longue, nécessite une corde, un•e partenaire pour l’assurage et souvent plus d’endurance et de mental.

Sauter de l’un à l’autre peut être déstabilisant au début. Mais apprendre à naviguer entre les deux enrichit énormément sa pratique, surtout d’un point de vue technique et performance. Le bloc peut nous permettre de travailler des mouvements difficiles à faible hauteur, tandis que la voie pourra nous faire travailler l’endurance. 

Les erreurs fréquentes… et les habitudes tenaces

On apprend beaucoup en escalade… parfois à travers ses erreurs.

Parmi les classiques :

  • Grimper sans échauffer ses doigts et ses épaules (et le regretter).
  • Se crisper au lieu de respirer.
  • Grimper de face au lieu de pivoter ses hanches.
  • Confondre l’échec d’un mouvement et l’échec de ma vie
  • Ne pas prendre de pause

Le problème, ce n’est pas de se tromper – c’est d’ancrer de mauvaises habitudes. Un conseil ? Prenez le temps d’apprendre les bons mouvements, même si ça prend plus de temps au début. Et ne sous-estimez pas les conseils d’un·e coach, d’un·e ami·e expérimenté·e ou d’un cours structuré (comme les cours de progression ou de gestuelle 101). 

Qu’aucune place n’est pareille 

À Zéro Gravité, toutes les voies en moulinette sont équipées de rouleaux en haut des murs pour faire un tour de friction, c’est-à-dire qu’on rajoute un tour de plus dans la corde pour ajouter de la friction et ralentir l’effet de la chute. C’est très efficace et surtout parfait pour diminuer l’écart de poids dans un duo. 

Si cela diminue le risque de chute, il faut tout de même rester vigilant. Si vous avez l’habitude de grimper en moulinette de cette façon, allez faire un tour chez nos concurrents pour vous rendre compte de la différence. Surtout si vous prévoyez d’aller en extérieur. Vous verrez, c’est surprenant la première fois ! 

En conclusion : apprenez, partagez, grimpez

L’escalade m’a beaucoup appris. Sur moi, sur les autres, sur la patience, la peur, le sentiment de satisfaction lorsque j’ai réussi un mouvement après dix essais.

Et si je devais résumer tout ça en un seul conseil : osez poser des questions. Osez dire que vous ne savez pas. Osez parler de ce qui vous inquiète. Vous verrez que personne ne grimpe sans tomber, que tout le monde a déjà eu peur, et que la communauté d’escalade est souvent bien plus bienveillante qu’on ne l’imagine.

Alors équipez-vous, encordez-vous, et profitez de la vue.

– Agathe de Barochez

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